Les nouvelles autorités militaires nigériennes ont annoncé, le 14 août, le rappel de l’ambassadeur du Niger en Côte-d’lvoire. Cette décision fait suite à certaines déclarations du président ivoirien, Alassane Ouattara.
A l’issue du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenu le 10 août, sur la situation au Niger, le président Alassane Ouattara a fait une sortie médiatique qui n’a pas été bien apprécié par la junte nigérienne. Il soutient l’option militaire de la CEDEAO pour le retour à l’ordre constitutionnel au Niger. Il milite aussi pour que Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État le 26 juillet, soit réinstallé dans le fauteuil de Président. Le chef de l’Etat ivoirien se dit prêt à envoyer des troupes au compte des forces de la CEDEAO. Il dit avoir également instruit la hiérarchie militaire ivoirienne de rassembler les soldats à cet effet. Face à cette position, la junte nigérienne a décidé de rappeler son diplomate « pour consultation ».
Coup d’Etat au Niger : la CEDEAO opte pour l’intervention militaire
« C’est avec stupeur que les Nigériens ont suivi cette apologie de l’action armée contre le Niger, prônée par M. Alassane Ouattara, dans une volonté acharnée de détruire le pays et son peuple, pour soit disant ramener un régime dont les Nigériens avaient hâte de s’en séparer« , affirme le porte-parole du CNSP, Amadou Abdramane. Il estime que le coup d’État du 26 juillet a été « salvateur » et « apprécié » par le « peuple du Niger ». Les autorités nigériennes rejettent les propos du président ivoirien qui, selon eux, suit des décisions « illégales et insensées » initiées par la CEDEAO avec la complicité de certaines « puissances étrangères« . Les militaires estiment que ces décisions sont sans fondement légal.
Léandre Sosthène Sombié