Il était bien là, ce 24 mars, devant les juges du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso. Cet homme, qui dit exercer la profession de footballeur, est poursuivi pour “transport illicite de drogue à haut risque”. Et il reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Amadou Yalcoué a ainsi été condamné à 36 mois de prison fermes et au paiement d’une amende de 5 millions de francs CFA assortie de sursis.
La situation a mal tourné pour lui le 8 mars dernier. Il était, dit-il, en “mission » de livraison de “la marchandise” lorsqu’il a été arrêté. Il avait alors quitté Diébougou, chef-lieu de la province de la Bougouriba, pour Bobo-Dioulasso. Il devait livrer 20 plaquettes de cannabis à un particulier. Mais à son arrivée à Bobo, il constate un attroupement. Des membres de la veille citoyenne, couramment appelés “Wayiyan”. Voyant venir le danger, il décide de prendre la poudre d’escampette. Abandonnant ainsi le sac contenant la “marchandise”. Il sera finalement arrêté.
Devant les juges, le jeune homme de 25 ans reconnaît les faits. Il explique avoir été envoyé par “quelqu’un”. Et il ajoute que ce dernier devrait lui verser en échange, la somme de 50 000 FCFA. Mais il n’avait pas l’identité du destinataire de la drogue. Ce dernier devait être connu seulement au moment de la livraison. A son arrivée à Bobo-Dioulasso, il devait l’appeler afin de fixer un rendez-vous et lui remettre le “colis”. Il était prévu qu’il lui ajoute 10 000 FCFA comme “frais de livraison”. Et il s’en sortirait ainsi avec, au total, 60 000 FCFA.
Les questions du tribunal ont conduit le prévenu à avouer que ce n’était pas une première. Et qu’il livrait de la drogue de par le passé. Mais pas à Bobo-Dioulasso. “J’ai effectué trois opérations, uniquement à Diébougou”, dit-il.
Le parquet estime que l’infraction est établie. Il requiert alors une peine d’emprisonnement de 11 ans dont 5 ans avec sursis et 6 ans fermes. Il demande également que le tribunal le condamne au paiement d’une amende de 10 millions de francs, assortie de sursis.
L’avocat du prévenu, lui, demande la clémence du tribunal. Son client a été honnête en reconnaissant les faits, dit-il. Il évoque aussi son jeune âge. Estimant qu’il s’est adonné à cette pratique illicite dans le but de subvenir aux besoins de sa famille. Car, selon lui, “le milieu du football burkinabè n’est pas aisé”.
Le lourd marteau de la justice s’est finalement “abattu” sur le transporteur de drogue. Il a été déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés. Et condamné à trois ans de prison fermes et au paiement d’une amende de 5 millions de FCFA assortie de sursis.
